188                       Les Spectacles de la Foire.
chantaient des couplets baroques en s'accompagnant sur le vio­lon. On ne saurait se faire une idée du succès qu'obtint cette plaisanterie. L'affluence fut bientôt si grande que Fon fut obligé de mettre des factionnaires aux portes de ce café.
(Almanach forain, 1773.)
G AFÉ DES NYMPHES, ouvert à la foire Saint-Ovide en 1772. Les chanteurs et les chanteuses portaient de longues coiffures à la grecque. Les Mémoires secrets parlent en ces termes de ce café.: « 22 août 1772. La police toujours attentive, furtout en ces tems défaftreux, à fournir au peuple de l'àliniient à fa cu-riofité et une diffraction à fa mifere, a imaginé un nouveau fpec-tacle pour l'amufer, d'autant plus agréable pour lui qu'il ne coûte rien.: Depuis quelque tems on • voyoit chez lés marchands d'ef-tampes des caricatures très-originales fur nos coiffures élevées, appelées à la Monte au ciel, tant en femmes qu'en hommes. On a réalifé ces perfonnages, et, dans un café de la foire Saint-Ovide, ces figures bizarres de l'un et de l'autre fexe reftent toute la foirée en proie aux regards de la multitude, qui ne peut felaffer de les confidérer et. d'en rire. Le tout eft accompagné d'une mufique •analogue étide chanfons très--ordurières qui ne devroient pas être tolérées aux oreilles d'une nation tant foit peu pudibonde, mais qui paffent à la faveur de la licence prétendue des foires. Cette farce attire un peuple immenfe.»
(Almanach forain, 1773. M/moires secrets, XXIV, 203.)
C AFÉS CHANTANTS ou MUSICOS. Ily avait, ,à la fin du xvuie siècle, un certain nombre dè" cafés chantants sur les boulevards et aux foires. Les noms des industriels qui les exploitaient sont parvenus jusqu'à nous et ils doivent trouver place ici; c'étaient les nommés : Alexandre, Armand, .Caussin, Goddet, Jourdan, Maizière, Rollat, Sergent, Tiroco, Turenne et